Tartarin raconté aux Pieds Nickelés

En avril nous accueillerons le dernier spectacle de Marie Vayssière, Tartarin raconté aux Pieds Nickelés, créé en 2010 et jamais encore présenté en Région parisienne. Après Eduardo de Filippo et un extraordinaire « Art de la comédie », elle continue d’explorer le burlesque comme révélateur des profondeurs humaines, naissant de l’effroi et poussant vers l’absurde…


jeudi 7 avril à 20h30
vendredi 8 avril à 20h30
samedi 9 avril à 20h30
dimanche 10 avril à 16h

Tartarin raconté aux Pieds Nickelés

d’après « Tartarin de Tarascon » d’Alphonse Daudet

Mise en scène et scénographie Marie Vayssière

Avec
Dominique Collignon-Maurin, Patrick Condé, Pit Goedert et Miloud Khétib

Assistant Philippe Gorge
Lumière Laurent Coulais et Marc Vilarem
Fabrication décor Daniel Granger

Production déléguée et diffusion Julie Nancy-Ayache

Coproduction Compagnie du Singulier, Théâtre des Bernardines
avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Direction des Affaires Culturelles de la ville de Marseille, du Conseil Général des Bouches-du-Rhône et le Centre départemental de créations en résidence CG13 et la Direction Régionale des Affaires Culturelles DRAC PACA.
(Ce spectacle bénéficie également du soutien de l’ADAMI)


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« Marie Vayssière fait réapparaître dans son théâtre de foire transformé en salle de classe, les figures comiques populaires, Tartarin et les Pieds Nickelés, que des générations de gamins ont lu à l’école ou à la récréation. Pendant que l’un tente héroïquement d’aller au bout de la fable de Daudet, le trio d’anarchistes, professionnel de la glandouille, trois clowns sans âge maquillés comme des camions volés lui font les poches, bâfrent sans limite, s’emploient à torpiller la fiction du chasseur de lion écrite à l’époque de la colonisation algérienne et de l’escroquerie généralisée. On voit passer les chameaux, les cartes du bled : « C’est où Orléansville ? ». On entend la chaîne des ignominies qui, du haut vers le bas, de l’humain à l’animal, transmet la maltraitance et « la peur de soi et de l’autre qui fait l’histoire et la géographie. » C’est là un théâtre dont le burlesque naît de l’effroi, un théâtre qui vient de l’enfance, sacrilège. »

Bénédicte Namont, Théâtre Garonne à Toulouse.


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Marie Vayssière

Qu’elle joue ou qu’elle mette en scène, Marie Vayssière ouvre par son théâtre un rapport inédit au temps, une sorte de « trou dans la réalité ».
Après 1990 son parcours de comédienne glisse ailleurs, emporté par l’impérative nécessité d’amener son propre monde à la scène, de diriger, elle-même, des acteurs.
Spectacle après spectacle, elle développe, alors, une démarche où le singulier (nom dont elle baptise sa compagnie), émerge du rapport très artisanal qu’elle entretient au métier. Du cousu main si l’on peut dire. Sa recherche va piocher à travers d’autres pratiques comme le clown, la marionnette, la foire… tout ce qui permet, en bref, de déplacer le trait, de le forcer même à certains moments, pour atteindre à une sorte de déséquilibre scénique ambiant. Un vertige concret, généré par le jeu des acteurs et par le traitement de l’espace qu’elle favorise. Les choses dans son travail se présentent de biais, les extrêmes se frôlent, grotesque et gravité se côtoient, énormité et grâce rivalisent. Sous cet éclairage à effet grossissant, on peut parler de tout avec légèreté. Evoquer le meilleur comme le pire, le génial et le pas reluisant.
Et Marie Vayssière ne s’en prive pas. Qu’elle amène sur scène les figures mythiques de Zarathoustra, Panurge, ou Tartarin, c’est toujours au bout du compte, pour pousser dans ses retranchements l’homme, ses grandeurs et son éternelle bêtise.

Suzanne Joubert (auteur associé du Théâtre des Bernardines. Marseille)


COMPAGNIE DU SINGULIER direction artistique Marie Vayssière

La Compagnie du Singulier existe depuis bientôt vingt ans et a produit de nombreux spectacles qui ont tous beaucoup tourné tant en France qu’à l’étranger. Nous avons eu le plus souvent affaire à des textes intenses adaptés de romans ou d’ouvrages philosophiques comme par exemple « Le pleure-Misère » d’après le roman du même titre de l’irlandais Flann O’Brien, « En passant » qui fut une adaptation de « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche, « Il faut faire plaisir aux clients » adapté des Tiers et Quart Livres de Rabelais, « L’art de la Comédie » de Eduardo de Filippo, « La fête » d’après « Les possédés » de Dostoïevski ou « Tartarin raconté aux Pieds Nickelés  » d’après l’œuvre d’Alphonse Daudet…
Notre travail se fait dans un rapport très concret au plateau, au texte, au jeu, au présent des acteurs, à l’autre, à notre aujourd’hui. Mais il y a tout le reste, l’espace, le moindre des objets, le temps…
C’est toujours et avant tout un travail de la perception et de la sensation pour tendre à un moment vers ce qui demeure mystère, en essayant de rassembler des forces, une affaire d’énergie… Ce qui se produit le plus généralement sur le plateau est une matière singulière, pétrie de rire et de gravité où s’entrelacent poésie, étonnement et dérision . La violence souvent présente dans les spectacles côtoie la douceur, le doute côtoie une apparente tranquillité.
Tous les spectacles de La Compagnie du Singulier ont été mis en scène par Marie Vayssière.
Elle a enseigné dans le cadre de la formation AFDAS, à la Faculté de Rennes, à la Faculté d’Aix-en-Provence, à l’Institut International de la Marionnette à Charleville-Mézières, à l’ENSATT à Lyon, à l’École du TNS à Strasbourg, à La Réplique à Marseille et de façon régulière à l’École du Théâtre National de Bretagne à Rennes. Marie Vayssière est depuis 2010 Maître de Conférences associée au département des Arts du Spectacle à la faculté d’Aix-en-Provence.

– 1993 : « Le Pleure Misère » d’après le roman de Flann O’Brien.
– 1994 : « Rapport pour une Académie » adaptation de la nouvelle de Franz Kafka.
– 1995 : « En Passant » inspiré librement de « Ainsi parlait Zarathoustra » de Frédéric Nietzsche.
– 1996 : « Il Mariniero / Le Marin » de Fernando Pessoa.
– 1997 : « Barbe Bleue » de Georg Trakl.
– 1998 : « Mort de Rosa » de Suzanne Joubert.
– 2000 : « Il faut faire plaisir aux clients » d’après les Tiers et Quart Livres de François Rabelais.
– 2003 : « Il Cilindro » (Le haut-de-forme) d’Eduardo De Filippo.
– 2003 : « Mes Choses Favorites » pour le Festival International de la Marionnette Charleville-Mézières.
– 2004 : « Dédé – Le Dingo Divin », pour le théâtre de Marionnettes La Cavale.
– 2006 : « L’Art de la Comédie » d’Eduardo De Filippo.
– 2007 : « Lampedusa beach » de Lina Prosa..
– 2008 : « La Fête » d’après Les Démons de Dostoïevski.
– 2008 : « Tous tant qu’ils sont » de Suzanne Joubert
– 2009 : « La poule d’eau » de S. I.Witkiewicz
– 2010 : « Tartarin raconté aux Pieds Nickelés » d’après l’œuvre d’Alphonse Daudet