Récits des évènements futurs

(C) DOUG DUBOIS (2)

© Doug Dubois

Depuis quelques années nous suivons le travail fin et exigeant d’Adrien Béal et de son équipe, alternant mises en scène de textes contemporains et écritures de plateau. Les auteurs (Michel Vinaver, Roland Schimmelpfennig) ainsi que les thématiques abordées (l’objection dans « Le Pas de Bême », la catastrophe dans « Récits des évènements futurs ») ne relèvent jamais de choix ordinaires ou faciles. Nous sommes heureux d’être associés avec le Théâtre Jean-Vilar de Vitry pour produire, accueillir en résidence et programmer leur prochaine création. Les représentations auront lieu au Studio-Théâtre du 9 au 12 octobre.


vendredi 9 octobre à 20h30
samedi 10 octobre à 20h30
dimanche 11 octobre à 17h30
lundi 12 octobre 20h30

au Studio-Théâtre, en co-programmation avec le Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine

Théâtre Jean-Vilar Vitry

et du 30 octobre au 7 novembre à l’Échangeur de Bagnolet
le 21 novembre au Théâtre du Garde-Chasse aux Lilas
les 24 et 25 novembre au Tandem Douai-Arras
les 27, 28 et 30 novembre au Théâtre de Vanves

récits des évènements futurs

mise en scène Adrien Béal
collaboration Fanny Descazeaux
scénographie Kim Lan Nguyen Thi
costumes Benjamin Moreau
lumières Jérémie Papin
création vidéo Jérémie Scheidler

avec
Benoit Carré, Bénédicte Cerutti, Charlotte Corman, Lionel Gonzalez et Zoumana Meïté

L’invention de la bombe atomique, arme absolue, et les préoccupations écologiques actuelles amènent une réalité nouvelle, celle selon laquelle l’humanité peut sa propre fin, et qu’elle la prépare. Cette donnée avec laquelle il nous faut vivre résonne avec les grandes catastrophes du XXe siècle et place l’individu face à la question de sa responsabilité. Plus largement, toutes les catastrophes qui nous environnent défient notre capacité de représentation, d’imagination. Comment appréhender un horizon catastrophique? Comment vivre avec ?
Le spectacle que nous préparons sera le fruit d’une recherche menée au plateau, par un travail d’improvisation. Traitant notre sujet à l’échelle des individus, nous tenterons, par le théâtre, de mettre en jeu les conflits intimes et politiques générés par notre rapport si particulier à la catastrophe.

production Compagnie Théâtre Déplié
coproduction Studio-Théâtre de Vitry et Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine, Théâtre de Vanves, TANDEM DOUAI-ARRAS ; coréalisation L’Échangeur – Cie Public Chéri ; avec le soutien d’Arcadi Île de France ; avec le soutien de la Drac Île-de-France- Ministère de la Culture et de la Communication ; avec le soutien du Fonds de dotation Porosus ; avec le soutien de Lilas en scène, de la Ville des Lilas, du Théâtre du Garde-Chasse et du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis dans le cadre d’une résidence partagée en 2015

logo_drac   logo Arcadi Porosus


 

« Si chaque jour, exactement à la même heure, on faisait la même chose, comme un rituel inaltérable, systématique, chaque jour, toujours à la même heure, le monde serait changé. Quelque chose changerait, il ne pourrait en être autrement. Supposons que tu te réveilles, tu te lèves à sept heures précises, tu vas dans la salle de bain, tu remplis un verre d’eau dans le robinet et tu le verses dans les toilettes. C’est tout. »

Andrei Tarkovski, Le Sacrifice

NOTES D’INTENTION

* Un horizon de catastrophes

L’intuition qui est à l’origine de cette nouvelle création, à partir de laquelle commence ma recherche, est un sentiment ambiant, celui qu’aujourd’hui, la perspective commune pour tous les individus prend l’apparence d’une catastrophe pour l’humanité. L’invention au XXe siècle de l’arme atomique, arme absolue, et les préoccupations écologiques actuelles ont amené une réalité nouvelle, celle selon laquelle l’humanité peut sa propre fin, et qu’elle la prépare.

Ces nouvelles données avec lesquelles il nous faut vivre résonnent avec le souvenir des grandes catastrophes du XXe siècle et placent toutes l’individu face à la question de sa responsabilité. Comment appréhender cet horizon ?

* L’individu face à la catastrophe

Le travail que je souhaite faire ne s’attachera pas à utiliser le théâtre pour alerter ou pour dénoncer le désastre. Il ne s’agira pas de porter une parole ou de décrire scientifiquement les raisons qui mènent à la catastrophe. Je me pencherai avec mon équipe sur l’être humain et sur les enjeux qui se dessinent pour lui dans le monde tel qu’il se présente. Il s’agira de saisir aussi précisément que possible l’état humain propre à cette situation. Je souhaite penser les différentes perspectives catastrophiques (écologique, nucléaire, terroriste, …) comme un ensemble, plutôt que de les distinguer par leurs spécificités. Cet ensemble forme un phénomène prégnant pour l’être humain, qui nécessite qu’il redéfinisse son rapport au monde. Nous étudierons donc, entre autres, la manière dont la question du « mal » est posée, ainsi que le paradoxe qui appelle l’homme à se responsabiliser tout en le maintenant dans un état de sidération.

Le plateau de théâtre sera le support sur lequel nous mettrons en jeu les conflits qui peuvent animer l’individu face aux autres et face à lui-même dans un monde guetté par les catastrophes. L’échelle minuscule de la petite communauté qui occupe une salle de spectacle, au regard de l’humanité, m’intéresse. Je souhaite travailler dans un rapport de cohérence avec ces dimensions qui orienteront la nature des relations – relation au public, relation entre les acteurs, entre les membres d’une équipe, relation à soi. Le cadre fictionnel que nous nous donnerons (fable, contexte ou personnages) devra également répondre à cette idée, et s’inspirer de ce qu’en dit Günther Anders :

« Il se peut que certains en sachent plus que nous sur la bombe, et même beaucoup plus. Mais quelles que soient nos connaissances, aucun d’entre-nous ne dispose d’un « savoir » qui serait à la mesure de ce que pourrait être une guerre atomique : le général et le président n’en savent pas plus que le fantassin et l’homme de la rue. Car le décalage entre savoir et comprendre ne tient aucun compte des personnes ni du rang qu’elles occupent dans la société. Aucun de nous ne fait exception. » Günther Anders, L’Obsolescence de l’homme

* Des sentiments inadaptés

Le théâtre que nous cherchons, toujours, se doit de questionner la représentation : l’espace, le jeu des acteurs, la place faite aux spectateurs, ce qui est donné à regarder. Ici, la mise en question de la notion de représentation activera pleinement notre sujet. Nous serons face à l’impossibilité humaine de se représenter les conséquences de l’apocalypse. Cette limitation de l’imagination, mais aussi des sentiments qui vont avec, est un enjeu fondamental de notre rapport à la catastrophe, et est dû, selon Anders, au décalage qui s’est créé progressivement entre les capacités de productions de l’homme et ses capacités à ressentir, qui n’ont pas suivi la même évolution :

« S’il en est ainsi, la seule tâche morale décisive aujourd’hui, dans la mesure où tout n’est pas encore perdu, consiste à éduquer l’imagination morale, c’est-à-dire à essayer de surmonter le « décalage », à ajuster la capacité et l’élasticité de notre imagination et de nos sentiments à la disproportion de nos propres produits et au caractère imprévisible des catastrophes que nous pouvons provoquer, bref, à mettre nos représentations et nos sentiments au pas de nos activités. » Günther Anders, L’Obsolescence de l’homme

Voilà, à ce stade du travail, le point sensible vers lequel je souhaite faire tendre les différents éléments de notre recherche. Comment mettre en jeu, par le théâtre, la nécessité politique que l’homme se rattrape lui-même, en développant ses sentiments et son imagination. Que compose-t-il, et vers où regarde-t-il, lorsque son imagination a atteint ses limites. C’est une expérience à faire, par le plateau, sans cesser de confronter les subjectivités, les pensées de chacun.

* Écrire

C’est d’abord par les grands penseurs de la catastrophe que nous étudierons notre sujet, en commençant par Hannah Arendt, Günther Anders ou Hans Jonas. Nous nous appuierons aussi sur les écrits de Jean-Pierre Dupuy dont le point de vue est actuel et place l’individu au centre de la question. Ces lectures, ainsi qu’une recherche dans le cinéma et la littérature me permettront de préciser la problématique, de cerner le sujet. Elles constitueront également une matière commune, choisie, pour les acteurs et l’ensemble de l’équipe.

L’objet du travail de recherche avec les acteurs au plateau sera l’élaboration d’une fiction théâtrale.

Elle s’inventera progressivement en relation avec le dispositif de représentation, que nous inventerons lui aussi. Nous la construirons par des allers-retours entre un cadre que je donnerai, et des propositions des acteurs sous forme d’improvisations ou de textes. Cette manière a moins pour but la profusion d’idées et de propositions autour de notre sujet qu’une mise en relation aigüe des subjectivités de l’équipe. Nous nous efforcerons d’imaginer à plusieurs la fiction. Par là, nous approfondissons le processus expérimenté lors de notre dernière création, Le Pas de Bême. Nous sommes partis d’un roman de 1952 de Michel Vinaver, L’Objecteur, et nous avons écrit avec les trois acteurs une fiction pour aujourd’hui. Ce chemin vers une nouvelle fiction a imposé à notre travail d’être rigoureux face au sujet, de le traiter sans détour.

Il s’agit de produire un théâtre de pensée, en passant par une représentation théâtrale active et sensible. L’articulation entre le politique et l’intime guidera notre travail, ce que cette élaboration avec les acteurs permettra.

Cet enjeu de l’écriture d’une fiction, qui induira ici de trouver la manière de raconter et de représenter, cet effort d’imagination à plusieurs est pour moi l’enjeu principal du travail. Il justifie à lui-seul que nous partions de presque rien, d’une intuition, que nous travaillions à partir d’un sentiment pas encore formulé, ou pas encore clairement. Cet effort d’imagination, c’est la responsabilité que nous nous donnons.

Adrien Béal, novembre 2014


Adrien Béal a étudié le théâtre à l’université Paris III et au cours de différents stages en jeu ou en mise en scène. En 2004, il intègre comme comédien la compagnie Entrées de Jeu spécialisée dans le théâtre d’intervention, dirigée par Bernard Grosjean. C’est le début d’un long compagnonnage. Parallèlement, il se consacre à la mise en scène, et après une première expérience en collectif, il crée rapidement la compagnie Théâtre Déplié avec laquelle il développe ses propres projets. Il met en scène des textes de Michel Vinaver (Dissident, il va sans dire), de Roland Schimmelpfennig (Une nuit arabe) et de Henrik Ibsen (Le Canard sauvage). Il dirige également des lectures et mises en espace de texte de Guillermo Pisani et Oriza Hirata. À partir de 2010, il ouvre sa recherche au travail d’improvisation et alterne les mises en scène de textes avec des créations issues directement du travail mené avec les acteurs. Il crée avec l’acteur Arthur Igual Il est trop tôt pour prendre des décisions définitives, à partir d’Affabulazione de Pasolini (Atelier du plateau, puis tournée). Puis il poursuit son travail sur Roland Schimmelpfennig avec Visite au père (Th. de Vanves, Echangeur, 2013) et La Trilogie des animaux (projet en cours, 2017). En 2014, avec la création au plateau du Pas de Bême (Th. De Vanves, La Loge) et la mise en scène de la pièce Les Voisins (Festival de Villeréal), il revient de deux manières différentes à l’écriture de Michel Vinaver. Depuis 2009, Adrien Béal collabore régulièrement à la mise en scène d’autres projets, comme assistant ou dramaturge, avec Guillaume Lévèque, Stéphane Braunschweig, Damien Caille-Perret, Julien Fisera, Juliette Roudet, Guillermo Pisani. Il travaille aussi occasionnellement comme acteur, notamment avec Thomas Quillardet. Enfin, il anime de nombreux ateliers, principalement auprès d’adolescents, et participe entre autres au programme « Education et proximité » mené par la Colline – Théâtre National depuis 2013.

Benoît Carré s’est formé au Studio-théâtre d’Asnières puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (classes de Dominique Valadié, Daniel Mesguich et Muriel Mayette), Benoit Carré a travaillé au théâtre avec Jacques Osinski (Richard II), Antoine Caubet (Les fusils de la mère Carrar), Noël Casale (Antoine et Cléopâtre), Lionel González (la Moschetta, Sganarelle ou le cocu imaginaire), Karine Tabet (L’île des esclaves, Mort accidentelle d’un anarchiste), Sylvain Creuzevault (Baal, Le père Tralalère, Notre Terreur, Le Capital et son singe), Jeanne Candel (Some kind of monster). Il a également travaillé au cinéma sous la direction de Valérie Donzelli (La reine des pommes, La guerre est déclarée, Main dans la main, Marguerite et Julien), Bertrand Tavernier (Quai d’Orsay) et à la télévision avec Nicolas & Bruno (Le bureau), Philippe Bérenger (Guy Môquet, Mon père dort au grenier).

Bénédicte Cerutti Après des études d’architecture, elle entre en 2001 à l’école du TNS. Elle intègre la troupe du TNS en 2004 et participe à la création de Brand d’Ibsen mes S. Braunschweig et de Titanica, la robe des grands combats d’Harrisson mes C.Duparfait. Elle travaille ensuite sous la direction d’A.Guillet pour Penthésilée paysage d’après Kleist et Müller, puis sous la direction d’E.Vigner pour Pluie d’été à Hiroshima d’après Duras et également pour Othello de Shakespeare. Elle travaille avec O.Py dans l’Orestie d’Eschyle. Puis elle retrouve S.Braunschweig pour Les trois soeurs de Tchekhov et pour Maison de poupée d’Ibsen. Elle joue dans La nuit des rois avec J-M Rabeux. En 2011 elle joue dans Mademoiselle Julie de Strindberg mes F.Fisbach. Elle reprendra Maison de poupée cette fois ci mes par J-L Martinelli. Avec S.Chavrier elle créera Epousailles et représailles d’après Levin, Crash d’après Ballard et Plage Ultime au festival d’Avignon en 2012. Avec A.Béal dans Visite au père de Schimelpfenning, et de nouveau avec E.Vigner dans le Procès Brancusi. En 2013 elle retrouve F.fisbach au festival d’Avignon pour Corps d’après A.Badéa. Elle joue ensuite Aglavaine et Sélysette de Maeterlinck sous la direction de C.Pauthe et dans une adaptation de Tristan et Yseult par E.Vigner. Elle travaille également avec l’artiste Rémy Yadan sur différentes performances comme Les fumeurs noirs présenté à Artdanthé en 2014. Elle crée en 2015 avec J.Fisera Eau sauvage de Mréjen. Au cinéma elle travaille avec B.Cohen, M.Laleu, R.Edzard et C.Cogitore.

Charlotte Corman étudie au Conservatoire de Paris (CNSAD 2006) où elle travaille sous la direction d’Andrzej Seweryn, Dominique Valadié, Nada Strancar, Muriel Mayette, Mario Gonzales et Matthias Langhoff ; elle passe une année à la London Academy of Music and Dramatic Art de Londres (LAMDA). Elle fait des stages avec Joseph Nadj, Ariane Mnouchkine, Alexandre Del Perrugia et Laurence Mayor, Pascal Luneau et Régis Mardon, Joël Pommerat. À la radio elle enregistre des rôles dans des dramatiques et des feuilletons pour BBC4, France Culture et France Inter. Au Cinéma elle joue dans Paris de Cédric Klapisch, Malher dans 304, long métrage de Pascal Luneau, Betty dans le moyen métrage La ménagerie de Betty d’Isabelle Mayor ainsi que dans des courts métrages d’Isabelle Mayor, Cyprien Vial et Luca Governatori. En 2010, elle est sélectionnée «Talents Cannes» de l’ADAMI.  Au théâtre, elle joue dans des spectacles de Laurent Gutmann (Terre Natale), Jorges Lavelli (Himmelveg), Didier Ruiz (La guerre n’a pas un Visage de Femme), Julia Vidit (Fantasio), Aurélie Leroux (Pas encore Prêt), Jean-Pierre Vincent (Meeting Massera), Adrien Béal (Visite au père), ou Anne-Margrit Leclerc (Marguerite Duras) ou dans les créations collectives de La Vie Brève (A Memoria Perduda, Entre chien et loup) ainsi que dans des spectacles de Jeanne Candel (Icare, Nous Brûlons, Montre moi ta PinaB, Le Gout du Faux et autres chansons) ainsi que dans Le Pas de Bême, création collective d’Adrien Béal.

Lionel Gonzalez suit l’enseignement du Studio-Théâtre d’Asnières et de l’Ecole Jacques Lecoq (1998-2000). Il intègre ensuite la Compagnie du Studio, dans laquelle il sera à la fois acteur et assistant à la mise en scène. Très vite, il fonde sa compagnie, Le Balagan’ (2000-2004), avec laquelle il entreprend une recherche sur le théâtre masqué. En 2003, il commence à enseigner au Studio-Théâtre d’Asnières. C’est ainsi qu’il rencontre Sylvain Creuzevault, avec qui commence une étroite complicité artistique, qui accompagnera toute l’histoire du D’ores et déjà. Pendant 7 ans, ils font plus d’une dizaine de projets ensembles dont notamment, Visages de Feu de Marius von Mayenburg, Baal de Brecht, Le père tralalère, et Notre terreur, deux créations collectives. Quand D’ores et déjà est dissous en 2011, il s’éxile pour participer à un laboratoire autour de Pirandello, pendant deux ans, avec Anatoli Vassiliev. Depuis 2013, il participe aux nouvelles créations de Jeanne Candel dans La Vie Brève.

Zoumana Meïté. Formé au théâtre de rue (Compagnie Moz’art) et à l’improvisation théâtrale (Compagnie Déclic théâtre), il développe depuis ses débuts à Trappes en 1997, une pratique de comédien singulière. Toujours à la recherche d’un théâtre au coeur de la société, il donne de nombreux ateliers, puis suite à une rencontre avec Bernard Grosjean au cours de son DEUG d’études théâtrales à l’université Paris III, il intègre en 2002 la compagnie Entrées de jeu, spécialisée dans le théâtre d’intervention. En parallèle, il s’initie à des techniques aussi variées que le jeu masqué, le clown ou le buto, et pratique des arts martiaux tels que le Kalari payat et le Taï-jutsu qui lui permettront de développer un jeu corporel tout en maîtrise et en inventivité. Il poursuit cette recherche autour du corps et de l’espace, en intégrant en 2007 le Laboratoire d’études du mouvement de l’école Jacques Lecoq. Dans la continuité de cette recherche, il participe à la fondation de la compagnie Pavlov qui jouera le spectacle Vertige / Vestige à Los Angeles. En 2010, après plusieurs années de collaboration sur des ateliers d’improvisation avec David Farjon, ils fondent ensemble la Cie Légendes Urbaines. Leur spectacle Comme j’étais en quelque sorte amoureux de ces fleurs là qu’ils co-écrivent, mettent en scène et jouent sera créée en Janvier 2013 au théâtre de Vanves. Zoumana Meïté y explore avec David Farjon la dimension intime et politique des frontières imaginaires de l’identité banlieusarde.

Fanny Descazeaux travaille avec le Théâtre Déplié depuis 2009. Après être passée par La Colline – Théâtre National et le festival Jazz à Porquerolles, elle travaille avec Claire Guièze pendant deux ans au sein du petit bureau comme chargée de production. Elle collabore notamment comme administratrice de production avec différents artistes depuis 2010. Lucie Berelowitsch – Compagnie Les 3 sentiers (2010-2013), le Collectif Jakart (2010-2015) et récemment avec Joris Avodo et Fanny Santer – Jackie Pall Theater Group. Par ailleurs, elle travaille comme assistante à la mise en scène notamment avec Thomas Quillardet. Elle  fonde en 2014 le bureau d’accompagnement Les aiguilleuses, avec Sabrina Fuchs et Fanny Spiess.

Benjamin Moreau Après avoir suivi la formation Scénographie-Costume à l’École du TNS (2005-2008), il crée des costumes pour des spectacles de Marie Rémond, Caherine Hargreaves, Adrien Béal (Visite au père), Julien Fisera et Lucho smit pour Galapiat Cirque, Les compagnies du Détour et Voix public. Il collabore régulièrement avec Richard Brunel, ainsi qu’avec la compagnie des Hommes Approximatifs sur les mises en scène de Caroline Guiela Nguyen. Il participe aux éditions 2011, 2012 et 2013 du Festival des Nuits de Joux comme scénographe-costumier sur des spectacles mis en scène par Rémy Barché, Guillaume Dujardin, Gilles Granouillet et Raphaël Patou. Il a récemment créé les costumes de Elle Brûle (cie Les Hommes Approximatifs), et de Avant que j’oublie de Vanessa van Durme, mis en scène par Richard Brunel.

Kim Lan Nguyen Thi vit et travaille entre Paris et Bruxelles. Plasticienne et scénographe, elle est titulaire d’un diplôme de scénographie obtenu à l’ENSATT en 2004. Ses interventions artistiques sont aussi bien visibles en galerie d’art contemporain que dans l’espace public et au théâtre. Une grande partie du travail de Kim lan Nguyên Thi consiste à interroger les jeux de subordination réciproques entre les modes de représentation et de définition qui nous entourent. Ses obsessions sont celles d’une femme appartenant à diverses minorités ethniques, sociales et sexuelles pour lesquelles la définition est une question récurrente. Scénographe, elle utilise régulièrement l’in situ et entraîne le visiteur dans des expériences participatives autour des différentes formes d’expression de l’identité en tentant ainsi d’échapper au processus de fabrication des définitions des uns pour les autres. Au théâtre, elle a entre autre travaillé comme scénographe avec Richard Brunel, Martin Engler, Blandine Savetier, Catherine Hargreaves, Cyril Hernandez, Véronique Petit, le collectif Jakart, Adrien Béal…

Jérémie Papin se forme au métier d’éclairagiste au sein du DMA régie lumière de Nantes, et sort diplômé en 2008 de l’école du Théâtre National de Strasbourg. Il collabore comme éclairagiste avec Didier Galas entre 2008 et 2012 sur les créations La flèche et le moineau, Les pieds dans les étoiles, (H)arlequin Tengu au festival de Shizuoka au Japon, Trickster et Par la parole au TNB et en tournée en Afrique de l’Ouest. Il crée la lumière des spectacles de l’auteur/metteur en scène Lazare Herson-Macarel: L’enfant meurtrier au Théâtre de L’Odéon, Le Chat botté, Peau d’âne et Falstaff pour Avignon. Il fait partie de la compagnie Les Hommes Approximatifs depuis 2008, au sein de laquelle il créé les lumières de Macbeth, Violetta, le Bal d’Emma et Elle brûle au CDN de Valence. À la Philharmonie du Luxembourg, il travaille comme vidéaste et éclairagiste sur le spectacle musical Cordes de Garth Knox en avril 2010. Entre 2010 et 2014, il créé les lumières de Nicolas Liautard pour Le Misanthrope, Eric Massé pour Les Bonnes de Jean Genet, Yves Beaunesne pour L’intervention et Roméo et Juliette au Théâtre de la Place à Lièges et de Maëlle Poésy pour Purgatoire à Ingolstadt et Candide. Il réalise également les lumières des spectacles Peter Pan de Christian Duchange à Genève, Son Son de Nicolas Maury à la comédie de Reims, En route Kaddish de David Geselson au Théâtre de Vanves et Une saison en enfer avec Benjamin Porée au TQI. Pour l’opéra de Dijon, il réalise les lumières de l’Opéra de la Lune composé et dirigé par Brice Pauset et celle d’Actéon dirigé par Emmanuelle Haïm, tous deux mis en scène par Damien Caille-Perret. Toujours à Dijon, il réalise les lumières de La Pellegrina dirigé par Etienne Meyer et mis en scène par Andréas Linos. Au Festival de Salzburg il créé les lumières de l’opéra contemporain Meine bienen eine schneise, composé et dirigé par Andreas Schett et Markus Kraler dans un mise en scène de Nicolas Liautard. Plus récemment, il travaille aux côtés de Julie Duclos pour Nos Serments et de Caroline Guiela pour le Chagrin tous deux présentés au Théâtre National de la Colline.

Jérémie Scheidler né en 1983, Jérémie Scheidler est vidéaste, réalisateur et metteur en scène. Titulaire d’un D.E.A. de Philosophie, il est ancien élève de Khâgne au lycée Lakanal de Sceaux, et a travaillé sur le cinéma de David Lynch, les rapports entre documentaire et fiction dans le cinéma des années 70-80, et sur la métaphysique matérialiste de Gilles Deleuze. Depuis 2008, il collabore avec des artistes de théâtre et des musiciens (Julien Fišera, David Geselson, Caroline Guiela Nguyen, Marie Charlotte Biais, Kristoff K.Roll, Adrien Béal, Nicolas Fagart, Olivier Coyette), en concevant des dispositifs et des écritures « vidéographiques ». Ses films sont montrés pour des festivals et dans des expositions, et il conçoit un travail de longue durée, un journal filmé, sur internet (http://hypermnesie.net). En décembre 2014, il publie un texte dans la revue Revue & Corrigée : La vidéo dans les arts de la scène, un art de l’aura En avril 2014, il met en scène son premier spectacle, Un seul été, d’après L’Été 80 de Marguerite Duras, et il travaille actuellement à son deuxième spectacle, Layla, dans le cadre d’un compagnonnage avec le metteur en scène Dieudonné Niangouna.