La dispute

la dispute

A Strasbourg, en janvier 2013, nous avions été impressionnés par la beauté de ce travail sans concession, mettant le texte de Marivaux en vie par le corps autant que par la voix. Nous avons alors proposé à Grégoire Strecker et son équipe de venir en résidence à Vitry, pour continuer leur recherche et la présenter en région parisienne sous une forme plus accomplie. Le CENTQUATRE – PARIS s’est associé au Studio-Théâtre pour la programmation commune d’une série exceptionnelle de huit représentations, au Studio-Théâtre.


vendredi 3 octobre à 20h *
samedi 4 octobre à 20h *
dimanche 5 octobre à 16h
lundi 6 octobre à 20h *
vendredi 10 octobre à 20h *
samedi 11 octobre à 20h *
dimanche 12 octobre à 16h
lundi 13 octobre à 20h *

 au Studio-Théâtre de Vitry, en collaboration avec le CENTQUATRE – PARIS

(* NAVETTE RETOUR au départ du Studio-Théâtre direction Châtelet)

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CIE CHAMP 719

C’EST SEULEMENT QUE JE NE VEUX RIEN PERDRE / LA DISPUTE

de Marivaux
théâtre-performance (à partir de 16 ans)

mise en scène Grégoire Strecker
dramaturgie Julie Sermon
création lumière Nicolas Ameil
création sonore Thomas Prulière
production / diffusion Mara TeboulL’œil écoute

avec
Quentin Bouissou, Benjamin Candotti-Besson, Alban Laval, Béatrice Venet, Charlotte Van Bervesselès, Charles Zevaco

Le Studio-Théâtre de Vitry et le CENTQUATRE – PARIS sont partenaires pour l’accueil d’équipes artistiques en résidence de création

production Cie Champ 719, reprise Studio-Théâtre de Vitry, en collaboration avec le CENTQUATRE – PARIS, avec le soutien du ministère de la culture et de la communication- DRAC ALSACE, avec la participation de la Région Alsace, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National, avec le soutien du DIESE # Rhône Alpes, résidence d’essai Ferme du Buisson / Scène Nationale de Marne la Vallée
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la dispute 2

© Antoine Strecker

« C’est la nature elle-même que nous allons interroger. »

Un prince et une femme, une dispute.

Une dispute, d’où nait une fête, une comédie, une expérience qui doit déterminer l’origine de la première inconstance, infidélité. L’homme ou la femme ? Adam ou Eve ?

Quatre adolescents séquestrés depuis leur naissance, qui n’ont jamais vu d’autres humains que leurs nourriciers, sont lâchés afin de rejouer « les premières amours tel qu’ils étaient » sous les yeux de ce prince et de cette femme.

La dispute 3

© Antoine Strecker

« L’image dans la mesure où elle exprime un être nu est un médium parfait entre l’objet dans l’esprit et la chose réelle, et comme telle, elle n’est pas simple objet logique ni entité réelle : elle est quelque chose de vivant (« une vie »).
Elle est le tremblement de la chose, elle est ce frémissement dans lequel elle se donne à connaître. « Les formes qui existent dans la matière, écrit un élève d’Eckhart, ne cessent de trembler comme dans un détroit de mer en ébullition. C’est pourquoi on ne peut rien concevoir de stable à leur sujet. »
La nudité du corps humain est son image, c’est-à-dire le tremblement qui le rend connaissable, mais qui reste en soi insaisissable. »
Nudités, Giorgio Agamben.

« Si de même que nos corps sont habillés, nos âmes à présent le sont aussi à leur manière. Le temps du dépouillement des âmes arrivera, comme le temps du dépouillement de nos corps arrive quand nous mourons. »
Le cabinet philosophe, Marivaux

D’une dispute sur les lois du désir à l’affirmation d’un désir sans bornes. C’est ce que suggère la phrase-titre retenue par Grégoire Strecker pour répondre à la question posée par Marivaux : « Qui, des deux sexes, a trahi le premier ? » A défaut d’avoir assisté « au commencement du monde et de la société », un prince fait élever, dans des enclos séparés, des cobayes humains, mâles et femelles, pour les plonger, à l’âge adéquat, face à eux-mêmes et à l’autre sexe, et observer les oscillations du désir amoureux. Entre prophéties auto-réalisatrices et dérapages contrôlés, c’est à une expérience in vivo que sont livrés les êtres, manipulés par un pouvoir qui entend, à travers eux, disséquer les sentiments. Le jeune metteur en scène a repoussé le monarque hors de scène, dans un futur de science-fiction d’où l’amour rejaillirait des brusqueries d’enfants sauvages et des mots déplacés. La Dispute ne ferait plus théâtre de son texte mais des corps qui paraissent le contenir, comme rentré dans les mouvements d’une animalité en cage. Des êtres nus, non policés, pleinement exposés, tour à tour incandescents, inquiétants ou cocasses dans l’expression de leurs désirs. Le tableau évoquerait les créatures de Bosch (Jérôme) plus que les marquises de Boucher (François). La composition de Marivaux, toute de symétrie hétérosexuée, serait cassée, pour trouer les miroirs et écorcher les peaux, atteindre aux organes vitaux, s’en remettant à « l’intelligence d’un non-savoir » chez les comédiens pour répondre au non-savoir des personnages sur leur origine et destination. La « dispute » serait ainsi une guerre sans merci entre verbe et chair, dans laquelle le corps, l’écoute et le regard du spectateur sont confrontés aux pulsations intimes du désir.


Compagnie CHAMP 719

La compagnie se veut être un espace, un temps, un champ toujours à réinventer, à re-labourer si l’on peut dire, en vue d’une création. Une mise à disposition commune de temps et de moyens pour faire émerger un «quelque chose». Un «quelque chose» qui ne peut que résulter de l’accident, de l’instinct, du hasard, de tout ce qui n’est pas déjà prédéfini, «pré-théâtral», un «quelque chose» qu’on désire non achevé et pourtant comme une ligne dont le point de fuite ne nous appartient plus, un «quelque chose» comme avant tout résultat d’une expérience humaine, une mise en danger pour nous et pour vous. Car nous désirons partir de ce point invisible, à la fois physique et psychique, d’où une écriture semble jaillir, où le sens d’une œuvre semble se cacher. Chercher, traquer ce point afin qu’il en découle une poétique de la scène…

2009 : Des couteaux dans des poules de David Harrower, mise en scène Grégoire Strecker – Théâtre de l’Aktéon / Centre d’Animation des Halles. Création de la compagnie Champ 719 par Grégoire Strecker.
2010 / 2011 : diptyque Des couteaux dans les poules (Harrower) / Intérieur (Maeterlinck) – CENTQUATRE / Anis Gras. Des couteaux dans les poules – TAPS de Strasbourg, coup de pouce / Théâtre de l’Odéon, Festival Impatience. Fiction d’hiver de Noëlle Renaude – Centre d’Animation des Halles.
2011 / 2012 : Fiction d’hiver de Noëlle Renaude – Centre d’Animation des Halles / Théâtre de l’Aquarium. Je te peindrai pour effacer ton visage – Mélancholia de Jon Fosse – Galerie Lebenson, Paris.
2012 / 2013 : C’est seulement que je ne veux rien perdre – La Dispute de Marivaux – résidence d’essai à la Ferme du Buisson / CENTQUATRE / TAPS de Strasbourg.
2013 / 2014 : En Série – sérigraphie de portraits : Si d’Hélène Bessette, Zones de Jean Rolin, Mauvais sang d’Arthur Rimbaud, De tant en temps de Noëlle Renaude – résidence d’essai au CENTQUATRE et à la Ferme du Buisson, squat Le Shakirail, Galerie Lebenson, La Loge.


Grégoire Strecker, mise en scène, scénographie/responsable artistique.

Né en 1984, il se forme au conservatoire de Strasbourg dans la classe de J. Bachelier, à partir de 2000, tout en intégrant la compagnie La Mesnie H, où il joue divers rôles. Parallèlement, il étudie à l’université les lettres modernes. En 2007, il intègre La compagnie Luc Amoros, où il joue le rôle titre dans L’éternel tournage (les festivals in de rue). En 2008, il fonde la Compagnie champ 719, au sein de laquelle il assure la direction artistique et les mises en scènes. Dans le même temps, il donne des cours amateurs pour adultes et enfants à L’école Mélodie 7. Il joue dans le L-M Amour de jeunesse de Mia Hansen Love, fait des doublages et participe à divers stages.

Nicolas Ameil, créateur lumière/responsable technique.

Formé à la régie lumière au City of Wesminster College à Londres, il a travaillé avec The English Pocket Opera pour des opéras comme Les Clowns ou La Flute enchantée, ainsi qu’avec l’Institut Français de Londres, accueillant, à l’occasion des fêtes de la musique, de nombreux artistes francophones tels que Alexis HK, L’Attirail, Les Orientales, Lo*Jo ou Dominique A. A Paris, il multiplie les expériences dans l’événementiel ou le théâtre, notamment au Palais des Congrès de Paris et au théâtre des Bouffes du Nord. Installé en résidence depuis septembre 2008 au Centre d’animation les Halles le Marais du forum des halles en tant que régisseur de la salle de spectacle, il est régulièrement sollicité par de jeunes compagnies pour faire la création lumière de leurs spectacles. Il met notamment en lumières les spectacles de la compagnie Ose et de la compagnie Abréactives Zones ainsi que les spectacles de la compagnie de la Porte au Trèfle et de la compagnie le Don des Nues pour le théâtre et crée en 2011 les lumières pour le spectacle Les forces contraires présenté à Paris à la Loge. Depuis 2008 il travaille sur les créations lumière de la Compagnie champ 719.

Julie Sermon, dramaturge.

Née en 1978, elle mène une thèse intitulée L’effet-figure, états troublés du personnage contemporain (Jean-Luc Lagarce, Philippe Minyana, Valère Novarina, Noëlle Renaude), qu’elle soutient en 2004 à l’université Paris 3-Sorbonne Nouvelle. Enseignant-chercheur à l’université Lyon 2 depuis 2008, elle consacre ses recherches aux écritures textuelles et scéniques contemporaines. Auteure de divers articles publiés dans les revues Agôn [en ligne], Frictions, Ligéia, Registres, Théâtre / Public, elle a co-signé, avec Jean-Pierre Ryngaert, Le personnage théâtral contemporain : décomposition, recomposition (Éd. Théâtrales, 2006), et a dirigé, en 2009, le n°193 de la revue Théâtre / Public, « La marionnette ? Traditions, croisements, décloisonnements ». Parallèlement, elle travaille comme dramaturge avec Johanny Bert, Frédéric Maragnani Robert Cantarella, Michel Didym, Joan Ollé (Barcelone).

Thomas Prullière, créateur sonore.

Formé à l’école de la Fémis en section son, il travaille notamment comme monteur son/ compositeur de musique/ créateur son et vidéo à la fois pour le cinéma, la danse, la publicité ou le théâtre.En 2011, Il travaille notamment dans Drari de Kamal Lazraq (deuxième prix de la cinéfondation, festival de Cannes), un moyen métrage de Nicolas Maury, Sous les arbres de Frédéric Maragnani. Avant, il a travaillé avec Albert Hoffman pour Perceptions, TSR Suisse, a fait le montage son pour Nuevo baile (Festival de Clermont Ferrand en 2011), pour la Compagnie “Das Plateau” à Main d’oeuvre (”Sig Pauer Pro”) et le film Blanck (Arte). Sinon en 2003, pendant un mois il était bibliothécaire et depuis qu’il est tout petit il est passionné de cuisine, notamment végétarienne.

Quentin Bouissou, comédien.

Avant de suivre les cours de Bruno Wacrenier au conservatoire du 5ème arrondissement de Paris, il se forme à L’ENMAD. Il joue dans Beaucoup de Bruit pour rien de Shakespeare, dans La petite Molière d’Anouilh à Ciel Ouvert en 2008, dans Je suis le peuple qui manque au sein de La compagnie Hirsute au Théâtre Pierre Tabard, dans La prise de la Bastide avec Les Tistics, dans Un caillou dans la semoule mis en scène de J. Lepers au Théâtre du Rond Point en 2009. En 2010, il intègre La compagnie champ 719.

Benjamin Candotti-Besson, comédien.

Titulaire d’un DET obtenu dans le cycle spécialisé de L’ESAD dirrigé par J-C Cotillard, il obtient également un master d’étude théâtrale à Paris 3. Il suit les cours du conservatoire du 18ème arrondissement avec J-L Galmiche, puis du 5ème arrondissement de Paris avec Bruno Wacrenier. Il travaille notamment avec Caroline Erhardt, Rod Godall, Christian Esnais au CDN d’Orléans, Patrick Haggiag au CDN de Gennevilliers. Depuis 2004, il partipe aux créations de la compagnie Uburik. En 2010, il intègre la Compagnie champ719.

Alban Laval, comédien.

Né en 1980, il fait ses premiers pas en 2003 avec Les productions de la fabrique, où il joue notamment Les cancans de Goldoni. En 2006, il intègre le conservatoire du 10ème arrondissement dans la classe de M. Garay. Il joue en 2008 Le bohneur à portée de main au Théâtre du Rond Point. En 2008, il joue dans Des couteaux dans les poule” au sein de la Compagnie champ 719 et il intègre la formation professionnelle d’art dramatique du conservatoire du val Maubuée, il y travaille avec Mourad MANSOURI, Michel ARCHIMBAUD, Laurent GUTMANN, Guy FRECKS, Adel HAKIM, Michel CERDA, Jean-François AUGUSTE et Cyril TESTE. En 2010, il adapte et interprète le roman de science-fictionSubstance Mort de Filip K. DICK sous le nom Il devient quoi Charles FRECK?, présentée à la Ferme du Buisson et obtient le Diplôme d’Etude Théâtrale (D.E.T.). En 2011/2012, il joue dans Fiction d’hiver au sein de la Compagnie champ 719.

Béatrice Venet, comédienne.

Après des études littéraires à Strasbourg, Berlin puis Paris (Master d’Allemand et licence de Lettres modernes), elle se forme à l’art dramatique aux conservatoires du 16e arrondissement (Stéphane Auvray-Nauroy) et 8e arrondissement (Marc Ernotte). En 2009 elle intègre la promotion X de l’école supérieure de la Comédie de Saint-Etienne et au cours de ses 3 ans de cursus elle travaille sous la direction notamment de Michel Raskine, Gwenaël Morin, Olivier Py, Laurent Hatat et Robert Cantarella avec lequel elle joue au printemps 2013 dans une adaptation de Faust à la ménagerie de verre. Parallèlement à son métier de comédienne, elle suit une formation de clown au CNAC dirigée par Cédric Paga en 2013. La même année, elle participe à la création du Collectif X  et joue sous la direction d’Arthur Fourcade dans Villes#1-Saint-Etienne  et met en scène L’histoire de Pelléas et Mélisande, une adaptation de la pièce de Maeterlinck. En 2009 elle joue au sein de La compagnie champ 719 dans Des couteaux dans les poules de David Harrower et en 2013 Portrait 1: Si de Hélène Bessette, au Théâtre de La loge et qui a été présenté au Centquatre suite à une résidence.

Charlotte Van Bervesselès, comédienne.

Née à Charleville-Mézières en 1989, elle intègre la Classe de la Comédie de Reims en 2007 (direction Emmanuel Demarcy-Mota). Elle travaille entre autres avec Jean- Pierre Garnier, Cyril Anrep, François Regnault, Laurence Roy, Joséphine Derenne, Victor Gauthier Martin. Au sein de cette Classe, elle joue dans L’Eveil du printemps de Frank Wedekind, Léonce et Léna de Georg Büchner, mis en scène de Jean-Pierre Garnier, dans Atteintes à sa vie de Martin Crimp mise en scène d’Emilie Rousset. Elle se forme ensuite au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris à partir de 2009, aux côtés de Phillipe Torreton, Daniel Mesguich, Phillipe Duclos et Nada Strancar. Parallèlement elle participe à plusieurs stages de marionnettes en France et en Allemagne, pratique le chant, la danse et le masque.

Charles ZEVACO, comédien.

Parallèlement à des études universitaires (Histoire – Paris IV-La Sorbonne), il suit les enseignants de Daniel Berlioux et de Bruno Wacrenier, successivement aux conservatoires d’art dramatique des 7e et 5e arrondissements de Paris. Il intègre l’école du TNS en 2008, et se forme auprès de Julie Brochen, Claude Régy, Jean-Pierre Vincent, Krystian Lupa, Gildas Milin, Bruno Meyssat, Laurence Mayor, Caroline Marcadé et Marc Proulx. Depuis, il travaille avec Yves-Noël Genod (Chic by accident, Ménagerie de Verre, mars 2012) et Amélie Enon (Et la nuit sera calme, festival Premières Strasbourg). En septembre il rejoindra IngridRekowski (Limbus limbo, TNS, Opéra Comique de Paris), retrouvera Amélie Enon en 2013 au Théâtre de la Bastille, puis au NEST-Théâtre (CDN de Thionville), et participera à la création de Maxime Kurvers, Spielraum. Il travaille également au sein du collectif Notre cairn (Strasbourg), pour lequel il créé Sur la grand route d’ Anton Tchekhov, dans le cadre d’une tournée itinérante en Alsace, durant l’été 2012.