Capturer le silence

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En partenariat avec la Région Île-de-France et dans le cadre du dispositif de résidences d’écrivains, nous avons accueilli Adeline Olivier au Studio-Théâtre de mars à décembre 2011. Nous avions découvert l’écriture d’Adeline par le biais du Comité des lecteurs du Studio-Théâtre, et nous avons eu le désir de soutenir son travail, en produisant notamment la mise en scène de l’un de ses textes par Jean-Pierre Baro en mai 2011 (OK NOUS Y SOMMES), en l’accueillant dans nos murs au quotidien, en l’impliquant dans certaines de nos activités (ateliers, stages d’écriture), en lui consacrant en mai 2012 une soirée dédiée aux divers aspects de son travail, en clôture de sa résidence.


Capturer le silence

L’écriture d’Adeline Olivier

par Jean-Damien Barbin, Gildas Milin, Adeline Olivier

et Stéphanie Béghain, Steve Fleury, Flavien Gaudon,
Antoine Orhon, Catherine Vinatier

le lundi 21 mai 2012 à 19h30

– PAN DE MURAILLE poèmes (éditions alidades)
par Jean-Damien Barbin et Adeline Olivier

La voix qui parle ici ne s’offre pas d’emblée. Fragmentaire, heurtée, allusive elle est difficile, comme essoufflée. Le tiret qui coupe, sépare, en est la seule ponctuation. La voix qui parle ici se cherche. Et d’abord, dans le mouvement d’une eau omniprésente à travers ces pages […]. Une eau qui vous emporte, vous éblouit, mais où vous pouvez aussi vous perdre.

Jacques Ancet

SILENCE théâtre
mise en espace Gildas Milin
assistant Paco Cabezas
lumières Eric Da Graça Neves

avec
Stéphanie Béghain
Steve Fleury
Flavien Gaudon
Antoine Orhon
Catherine Vinatier

production Studio-Théâtre de Vitry

Le silence qu’on entend est un bourdonnement. Ce bourdonnement est en partie une conséquence de l’activité psychique, cérébrale, d’un homme. Ce bourdonnement, c’est aussi l’enchevêtrement des ondes venant ou plutôt « revenant » de ce qui anime encore cet homme plongé dans le coma. Ces ondes se mêlent à celles des machines cliniques qui l’assistent dans sa chambre. Cette chambre est dans la maison. La maison est un territoire dont on ne connaît pas la nature. La famille est dans la maison. La famille est dans l’inceste. Elle attend l’éveil de l’homme en question. Elle attend que le père sorte de son coma ou alors c’est lui qui attend l’éveil de sa femme, de ses enfants, du monde. Assez vite on se demande si la famille a existé, si elle existe ou si elle existera. Ici, non seulement l’interchangeabilité entre évènements passés, présents et futurs est complète, mais cette sorte de réel qui se dérobe sans cesse est peut-être rendu possible grâce à un multiplex à incarnations, aux frontières d’une mort. Ce multiplex à incarnations, c’est un théâtre où l’homme malade, blessé, entre deux mondes, refusant de se dire que « c’est impossible », invente des scenarii, des fictions, des incarnations, des histoires, laissant la porte ouverte à son retour.

Gildas Milin


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Résidence d’Adeline Olivier

Mars 2011 / mai 2012

Adeline Olivier, née en 1980, est comédienne et auteure de théâtre – d’un théâtre situé aux lisières de plusieurs genres. Formée au conservatoire régional d’art dramatique de Nantes puis à l’ERAC (école régionale d’acteurs de Cannes), elle vit à Paris depuis 2005. Elle a dirigé des chantiers-laboratoires à partir de ses textes dramatiques. Elle a également réalisé plusieurs court-métrages de fiction au sein de l’association Tribudom. Elle collabore avec Jean-Pierre Baro, Extime compagnie.

Bibliographie

Elle a d’abord publié en revues (dans Encre Vagabonde, Algérie/Littérature/Action) et publications collectives (« Mes Algéries autour de ma chambre », Leïla Sebbar, éditions Bleu Autour.), puis en 2011 aux éditions alidades le recueil de poèmes Pan de muraille, Postface de Jacques Ancet.
Son projet de résidence vise à poursuivre l’écriture de son premier roman, intitulé « Mouvements ». Elle animera des stages de théâtre, des ateliers libres, et travaillera en concertation avec le Comité des Lecteurs du Studio-Théâtre. La résidence se conclura par une Ouverture(s) au travail d’Adeline Olivier, présentation publique sous forme de lectures, rencontres et mises en espace.
Sur les liens qui suivent vous pouvez découvrir le dispositif de résidences d’écrivains ainsi que la liste des bénéficiaires depuis 2007.