Anechoïcspeech

 

En septembre nous accueillons les jeunes comédiens et scénographes Fanny Sintes et Olivier Brichet pour la création de leur projet ANECHOÏC SPEECH, que nous présenterons au Studio-Théâtre du 27 au 30 septembre.


vendredi 27 septembre à 20h30
samedi 28 septembre à 20h30
dimanche 29 septembre à 16h
lundi 30 septembre à 20h30

ANECHOÏCSPEECH

site internet du projet

pièce électro-acoustique pour 3 voix et instrumentarium
de Olivier Brichet et Fanny Sintes

textes Christophe Tarkos, Alice Zeniter et Ghérasim Luca

avec
Olivier Brichet
Fanny Sintes
voix off Josseline Mayolle
régie et live sampling Julien Fezans

accompagnement à la mise en scène Alice Zeniter
collaboration à la recherche musicale Lawrence Williams
dispositif scénographique Olivier Brichet

Production Studio-Théâtre de Vitry avec le soutien des Laboratoires d’Aubervilliers.


AES
© Olivier Brichet

Deux voix forment deux voies parallèles.
Un couple tente de se parler. Chacun évoque ses souvenirs. Une litanie prend forme, les souvenirs reviennent, varient, formant une ritournelle contre l’oubli.
Jamais le dialogue au sens où nous l’entendons n’opère.
Mais un dialogue sonore s’esquisse entre les deux voix.

Le langage se fait geste sonore.
Le dialogue devient forme d’écho, de réponses et de mises en abîmes multiples.
Il effectue une mise en mémoire.

Contre l’oubli, la parole permet de s’entendre, de revivre et la voix par répétition entre en résistance contre l’effacement, contre l’oubli.
Se répéter – malgré soi – pour garder vive cette mémoire.
Le mot devient alors un pattern, un motif rythmique.
Le sens se mue en son.
Un nouveau type de langage plus poétique s’amorce.

Si l’écho participe à la perduration d’un son et ainsi à sa survivance,
il précipite également sa disparition en l’éloignant de la source.

Vie et mort se côtoient.

ANECHOÏCSPEECH
peut-être à la fois un hörspiel,
une pièce de théâtre,
un concert,
une performance.


AES
© « Still life » AvantGardenGroup

« Est-qu’en bougeant on rencontre plus de rencontres qu’en restant immobile? » Christophe Tarkos, Anachronisme

Ici le travail et l’esthétique radiophonique traités sur le plateau offre aux spectateurs un rapport ambigüe aux personnages, au(x) temps et au(x) lieu(x) de l’action. La question du hors-champ reste toujours active.  Cette prosodie elliptique, en creux, révèle un langage qui se veut en un sens «non-théâtral». Le sens du langage comme expression rationnelle est absent parce qu’empli d’incertitudes, d’oublis, de pertes.
Entre transe et somnambulisme, la communication semble alors être promise à l’échec. Le langage devient une poétique du langage.

Dans cette pièce, un couple tente de se parler. Chacun évoque des souvenirs personnels. Une litanie prend forme, les souvenirs reviennent, varient, comme une ritournelle luttant contre l’oubli. Se répéter pour garder vive cette mémoire.

A la manière de Echo qui ne peut parler que si un tiers amorce une parole, la mise en scène va distiller et expérimenter différents modes d’expression.L’enjeu étant de créer des instants qui semblent initier un dialogue.  L’inconscient parle et le silence crie. ANECHOÏCSPEECH est un espace de rencontres possibles pour qu’Une rencontre ait lieu. Confrontant les écritures sur le plateau, leurs résonances permettront une appréhension plus globale des événements et phénomènes langagiers. La partition des trois auteurs que sont Christophe Tarkos, Ghérasim Luca et Alice Zeniter vont interroger les différentes strates liées à l’émergence d’une parole. Considérant le langage comme une infime partie audible de ce qui se joue à un niveau plus souterrain de l’expression,  ANECHOÏCSPEECH explore la parole comme le fruit d’un système complexe au centre duquel se situe l’empathie et la mémoire.


Olivier Brichet ,scénographe-constructeur et créateur sonore

Après une formation aux Beaux-Arts d’Angers (2004-2007) où il entamera une recherche portée sur la perception/représentation visuelle et sonore de l’espace aux travers d’installations notamment, il poursuit ses recherches en intégrant la section scénographie de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (2008-2011). Il réalisa deux documentaires: Ljo Komoe_réalisé au Mali-2006 en collaboration avec des étudiants des Beaux-Arts d’Angers et du Conservatoire Balla Fasseké de Bamako; et In Dakar Off Dak’art biennal_ réalisé au Sénégal-2008 (commande de l’Harmattan-TV) en collaboration avec l’ONG Groupe Image et Vie (GIV) de Dakar. Entre 2009 et 2010, il collabora avec Gwenaël Morin sur le Théâtre Permanent ainsi que sur l’Encyclopédie de la Parole aux Laboratoires d’Aubervilliers en qualité de constructeur, machiniste et régisseur. Il rejoint l’équipe du théâtre de Bussang en 2009 en qualité de constructeur, régisseur plateau et son. Depuis 2010, il assiste Sylvain Ravasse en prototypage-nouvelle lutherie et Tanguy Nédélec (régisseur des Laboratoires d’Aubervilliers) à la construction. En 2012 il réalise le clip du groupe Mungo Park_Pilgrim (Third Side Records) avec Alexandra Epée. Il assiste le scénographe Julien Peissel sur le projet de fin d’étude du CFPTS au théâtre de Gennevilliers (m.e.s Ricardo Lopez Munoz_Home sweet home). Il créera la scénographie et les costumes pour la compagnie MoodMachine (création 2013-2014 ) avec Nicolas Marchand à la mise en scène. Il concevra en 2013 également, un jardin sonore dans le cadre de la 22è édition du festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire.
 
Fanny Sintes, comédienne

Suit une formation de comédienne au conservatoire d’Antony, au Studio Théâtre d’Asnière puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris (promotion 11). En 2008, elle effectue un stage d’un an au Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne et pratique la corde lisse. Elle a travaillé à Radio France et a joué dans plusieurs courts métrages. En 2011 elle joue dans le film « Les Lendemains » réalisé par Bénédicte Pagnot. Au théâtre, elle joue dans « Opus Magnum » mis en scène par Olivier Py. « Les Détraquées » mis en scène par Frédéric Jessua, «Love box, Boxons d’Amour» compositeur Benjamin Hertz, mis en scène par Olivier Fredj avec l’ensemble 2e2m (Chef d’orchestre : Pierre Roullier); « Le Lavoir » de Dominique Drurvin et Hélène Prevost, mis en scène par Brigitte Damiens. En juillet 2012, elle participe au festival de Villeréal dans la création de Marc Vittecoq «L’école». Elle joue dans “ Maitre puntilla et son valet Matti”de B.Brecht, mis en scène par Guy Pierre Couleau (création octobre 2012).

Julien Fezans, régisseur son et lumière

Après ses études en image et son à l’Université de Bretagne Occidentale de Brest, il travaille aux côtés de Daniel Courville afin de créer des outils permettant de traiter le format ambisonique à l’Université du Québec à Montréal. A son retour, il travaille en tant que chef opérateur et assistant son en fiction et documentaire. Parallèlement il participe à différents projets de création sonore, tout d’abord pour le théâtre, aux côtés de Clara Chabalier – Les Ex-citants, Elzbéita Jeznach – Miettes de spectacles, Judith Depaule – Mabel Octobre, Jacques Dor – Désordre alphabétique, Noelle Keruzoré – Dellie Compagnie, Sarah Oppenheim – Le Bal Rebondissant, Katja Ponomareva – L’ Ensemble à Nouveau, puis pour la radio avec l’émission 37.2 diffusée sur Radio Campus Paris. En 2011, il participe au groupe de recherche Gangplank, regroupant techniciens lumière, son, vidéo, musiciens, chorégraphes, metteurs en scène autour des interactions de la technologie et de la dramaturgie dans nos pratiques de fabrication scénique, soutenue par les Laboratoires d’Aubervillers.

Lawrence WILLIAMS, musicien

Saxophoniste britannique et compositeur, il joue du saxophone ténor et alto, de la musique électronique et travaille également avec divers musiciens à travers toute l’Europe. Il a étudié la musique au Kings College de Londres auprès de Silvina Milstein, Jonathan Colet George Benjamin. Auparavant, il a également étudié le saxophone avec Ian Dixon et Martin Speake à Londres et Irving Acao à La Havane. Il compose régulièrement pour le théâtre et la danse en mettant son expérience de la musique improvisée au service d’autres musiciens mais aussi d’acteurs, danseurs et artistes visuels dans le but de concevoir et développer des projets interdisciplinaires. Il utilise également ses connaissances de l’improvisation dans son travail éducatif lorsqu’il met en place des ateliers pour enfants ou pour des groupes amateurs aussi bien que pour des compositeurs et musiciens professionnels. Il a beaucoup travaillé avec Arpad Schilling au cours des deux dernières années (l’Apo- logie de l’escapologiste, notamment). Ses performances récentes incluent la Barbican, Londres, BLA, Oslo, et le Cha’ak’ab Paaxil Festival, Merida, Mexico.

Alice Zeniter, auteur et dramaturge

Alice Zeniter a 26 ans. Originaire de Normandie, elle a vécu entre Paris et Budapest au cours des quatre dernières années. Elle publie un premier roman en 2003, «Deux moins un égal zéro». Son second roman, «Jusque dans bras», sort en mars 2010 chez Albin Michel. Il reçoit le prix de la Porte Dorée en juin 2010. En janvier 2013, elle publie «Sombre Dimanche» (Albin Michel), saga familiale hongroise et roman lauréat du prix de la Closerie des Lilas. Alice travaille depuis près de sept ans comme dramaturge. Elle a été à plusieurs reprises collaboratrice artistique auprès de Brigitte Jaques Wajeman sur de nombreuses pièces classiques (Nicomède et Suréna de Corneille aux théâtres de la Tempête et de la Ville, ou encore Tartuffe de Molière au château de Grignan). Elle travaille également avec la compagnie Kobal’t sur un répertoire plus contemporain et, depuis peu, à la mise en scène de ses propres textes. Elle a écrit deux pièces, «Spécimens humains avec monstres» (lauréate de l’aide à la création du CNT en 2010) et «Trilogie inachevée», jouées et mises en espaces à plusieurs reprises, ainsi qu’un spectacle musical jeune public «un Ours, of cOurse». Le 3 juin 2013 elle obtient le 39ème Prix du Livre Inter pour son roman Sombre Dimanche.