DÉTRUIRE, Jean-Luc Vincent, cie Les Roches Blanches

Détruire

Dans détruire, Marguerite Duras est sur scène. Là, devant nous, elle transforme la fiction romanesque de Détruire dit-elle en théâtre. Dans un hôtel isolé près d’une forêt, deux hommes et deux femmes se rencontrent. De ses quatre personnages, Duras dirait qu’ils sont des mutants, qu’ils aiment tout et tout le monde et veulent la fin du monde. Elle dirait que la destruction capitale de la société de classe, ou plutôt de l’être de classe, en passerait nécessairement par eux.

DÉTRUIRE

vendredi 3 mars à 20h30
samedi 4 mars à 20h30
dimanche 5 mars à 16h
lundi 6 mars à 20h30
// Toutes les représentations sont complètes //
DÉTRUIRE jouera le 21 mars au Théâtre de Vanves 

d’après Détruire dit-elle de Marguerite Duras  aux Éditions de Minuit
adaptation et mise en scène Jean-Luc Vincent 
collaboration artistique Anne-Elodie Sorlin
scénographie Magali Murbach
lumières Christian Pinaud
son Isabelle Fuchs
musique originale Christophe Rodomisto
costumes Séverine Thiébault
régie générale Yvon Julou
administration et diffusion Claire Nollez
attachée de presse Nadia Ahmane

jeu Édith Baldy, Isabelle Catalan, Xavier Deranlot, Julien Dérivaz, Airy RoutierAnne-Élodie Sorlin, et Jean-Luc Vincent

Production Les Roches Blanches ; Production déléguée  Comédie de Béthune, Centre Dramatique National des Hauts-de-France ; coproduction, accueil en résidence et création Studio-Théâtre de Vitry ; coproduction Théâtre Dijon Bourgogne, Centre Dramatique National ; Scènes du Golfe – Théâtres Arradon Vannes ; avec le soutien de la DRAC Ile-de-France, de la SPEDIDAM et du dispositif d’insertion de l’ESAD du THEATRE NATIONAL DE BRETAGNE Accompagnement production, diffusion, communication Maison Jaune

Le travail de répétitions a été amorcé grâce au Théâtre de Vanves, scène conventionnée, et grâce au Théâtre de la Bastille et à son soutien technique. Il a aussi bénéficié d’une résidence à La Ferme du Buisson / Scène nationale de Marne-la-Vallée. Une première étape de travail a été présentée en novembre 2015 au Jeune Théâtre National dans le cadre du festival FRAGMENT(S) #3, puis en juin 2016 au Théâtre 95 dans le cadre du Festival Jeune Création.


Je suis pour qu’on ferme toutes les facultés, toutes les universités, toutes les écoles. Profondément. On recommence tout. C’est l’esprit profond de Détruire, dit-elle. Le départ à zéro. Je suis pour qu’on oublie l’histoire. L’histoire de France, l’histoire du monde. Complètement. Qu’il n’y ait plus aucune mémoire de ce qui a été vécu. C’est-à-dire de l’intolérable. Sur tous les fronts, sur tous les points. Tout casser. Dans Détruire, j’essaie de situer le changement de l’homme, enfin le stade révolutionnaire au niveau de la vie intérieure. Je crois que si on ne fait pas ce pas intérieur, si l’homme ne change pas dans sa solitude, rien n’est possible. Toutes les révolutions seront truquées. Ça, je le crois profondément. Si vous ne consentez pas librement à la révolution, vous n’y consentez pas. C’est faux et tout est truqué. Ce n’est pas la peine de la faire. 

Marguerite Duras à propos du film Détruire dit-elle, 1969


les Roches Blanches 1

De la littérature, du théâtre et du cinéma, donc. Littérature, parce que l’auteure est présente et s’aventure devant nous dans l’inconnu de l’écriture. Théâtre parce que nous sommes bien dans l’espace abstrait de la représentation, marqué par l’absence de décor figuratif. Théâtre aussi parce que nous sommes dans la confiance absolue en la puissance imaginaire des mots et de la langue. Théâtre encore parce que le travail de la présence, du vide et de la disponibilité des acteurs, est central. Théâtre toujours parce que le mouvement de la mise en scène orchestre comme une chorégraphie invisible le mouvement des corps et des présences. Et cinéma encore pour le jeu, le son et les lumières : des voix off, de la musique, du noir et blanc, des effets spéciaux. Et cinéma surtout parce que Duras a osé, pensé, inventé un nouveau rapport du texte à l’image dans ses films, et donc un autre rapport à l’idée de représentation.

Pour porter ce projet, il ne fallait pas de simples interprètes, mais des artistes avec une grande autonomie et une grande singularité. Ma partenaire et amie des Chiens de Navarre : Anne-Elodie Sorlin. Mais aussi Isabelle Catalan, danseuse et chorégraphe, et également actrice de cinéma et réalisatrice. Xavier Déranlot, acteur (sorti de l’école du TNB il y a plus de dix ans), mais aussi vidéaste et performer dans sa propre compagnie (Fanadeep). Edith Baldy, actrice, mais aussi danseuse et performeuse. Airy Routier, comédien mais aussi metteur en scène. Et enfin Julien Derivaz, jeune acteur sorti de l’École du TNB en 2015. Une équipe, ou plutôt une bande, réunie autour d’une certaine maturité artistique et d’un goût commun pour la recherche, l’amusement et l’engagement artistique.

Jean-Luc Vincent


Détruire dit-elle est pour Duras un texte éminemment politique qu’elle écrit à la suite des événements de 1968. Pourtant, pas de grande tirade politique, pas d’idéologie explicite, mais des personnages qui errent, se rencontrent et discutent dans un hôtel aux allures de maison de repos, entouré d’une inquiétante forêt. Une fiction typiquement durasienne donc. Et pourtant s’y révèle aussi un récit de genre, un récit d’anticipation, d’horreur ou de science fiction. Stein et Alissa, des êtres mutants, sans âge et débarrassés de la notion de propriété, font du désir une force de contamination et de destruction positive. On assiste ainsi à l’achèvement de la mutation de Max Thor (le professeur qui n’a rien à enseigner et qui n’a plus d’élèves) et à la contamination d’Élisabeth Alione (la femme mariée en cure de sommeil) par ces trois mutants.

détruire est une adaptation. Parce que Détruire dit-elle est avant tout un livre, un texte mutant qui deviendra un film. En l’adaptant, j’ai voulu montrer le caractère hydride du texte et jouer avec la littérature du récit tout en donnant à voir des « scènes ». Jouer avec la représentation et le théâtre. Je voulais aussi mettre Duras sur scène. M’amuser avec le « monstre » Duras et son omniprésence dans ses livres, dans ses films, à la radio, à la télévision… Trouver une irrévérence et une distance nécessaires. Grâce à sa présence, on assiste au passage du livre à la représentation de la fiction, au théâtre.
détruire est un jeu. Un jeu avec les codes durassiens, un jeu avec la représentation, un jeu avec les genres. Un jeu inspiré des expériences cinématographiques de Duras elle-même. Pour se poser une question: quel progrès avons-nous fait aujourd’hui individuellement et collectivement dans cette « révolution intérieure » dont parle Duras et qu’elle juge être un préalable nécessaire à toute révolution politique ?


Les Roches Blanches est créée en septembre 2014. Elle n’a donc pas encore d’histoire, si ce n’est celle de sa création et celle de ses membres. Le nom « Les Roches Blanches » signifie assez l’importance qu’occupe Duras dans le projet même de la création de cette compagnie. Certes il n’y aura sans doute pas que Détruire, il y aura certainement d’autres textes et d’autres auteurs. Mais se placer sous le signe du Duras, c’est affirmer l’importance de la liberté, de l’imaginaire, de l’engagement et de la recherche artistique. C’est avoir le désir de trouver une « chambre à soi », un lieu où la création devient possible à la fois dans la sérénité et le tremblement.
La création de la compagnie s’est faite sous l’impulsion de Jean-Luc Vincent. Acteur et membre fondateur de la compagnie des Chiens de Navarre dirigé par Jean-Christophe Meurisse, il joue avec ce groupe sur de nombreuses scènes du théâtre subventionné en France et à l’étranger. Avec les Chiens de Navarre, il acquiert une puissante expérience d’acteur au sein d’un travail collectif iconoclaste et performatif qui l’amène à jouer notamment sur la scène des Bouffes du Nord ou celle du Théâtre du Rond-Point. Il poursuit par ailleurs une collaboration artistique riche avec le metteur en scène Bernard Levy pour lequel il travaille comme assistant et dramaturge depuis 2005. Il adapte notamment avec lui Le Neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard, qui est joué au Théâtre National de Chaillot en 2008 avec Serge Merlin, ou participe à la création d’un diptyque Beckett : En attendant Godot et Fin de Partie au Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet à Paris en 2007 et 2009.
Fort de ces deux expériences, il décide de développer désormais son propre travail de metteur en scène – un travail qu’il a amorcé dès 2006 en étant artiste résident au Pavillon-Laboratoire de Recherche Artistique du Palais de Tokyo (pour lequel il conçoit et réalise plusieurs œuvres vidéos et installations). En octobre 2015, il présente Notes de cuisine de Rodrigo Garcia au théâtre de La Loge à Paris. Un travail plastique qui mêle théâtre et performance.
Le travail des Roches Blanches est un travail de groupe, fait des expériences d’acteurs/artistes curieux et singuliers. Un travail qui mêle à la fois le goût de Jean-Luc Vincent pour le texte, goût hérité non seulement de sa formation littéraire à l’École Normale Supérieure, mais aussi et surtout de son expérience comme assistant à la mise en scène et dramaturge, et son intérêt pour la recherche scénique, recherche qu’il a entamée notamment avec les Chiens de Navarre.


Jean-Luc Vincent est ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégé de Lettres Classiques, né en 1973. Il se forme comme comédien à l’École du Samovar (1998-2000). Il appartient à la compagnie Les Chiens de Navarre, dirigé par J.-C. Meurisse, depuis leur création en 2005 : leurs spectacles Une Raclette, Nous avons les machines, Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet et Quand je pense qu’on va vieillir ensemble sont joués à Paris et tournent en France et à l’étranger depuis 2010. Le Théâtre du Rond- Point leur a consacré un festival en février 2014 et leur nouvelle création (Les armoires normandes) a été créée au théâtre des Bouffes du Nord en mars 2015. En février 2016, il joue à Covent Garden à Londres un rôle parlé dans l’opéra bouffe français L’étoile d’Emmanuel Chabrier mis en scène par Mariame Clément. Récemment, on l’a vu au cinéma dans le rôle de Paul Claudel dans Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont avec Juliette Binoche (Berlinale 2013) ou dans Gaz de France de Benoit Forgeard (Sélection ACID, Cannes 2015). Il retrouve Bruno Dumont pour Ma loute (Sélection officielle, Festival de Cannes 2016), une comédie dans laquelle il joue aux côtés de Fabrice Luchini, Juliette Binoche et Valéria Bruni-Tedeschi. Il joue aussi dans Apnée de Jean-Christophe Meurisse (Semaine de la critique, Festival de Cannes 2016). Depuis 2005, il travaille comme dramaturge et assistant avec le metteur en scène Bernard Levy : Bérénice de Racine (Scène Nationale de Grenoble, 2006), Fin de partie et En attendant Godot de Samuel Beckett (Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet, 2007 et 2009), Le neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard (Théâtre National de Chaillot, 2008), L’échange de Paul Claudel (Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet, 2010), Histoire d’une vie de Aharon Appelfeld (Scène Nationale de Sénart, 2014). En 2006-2007, il est artiste résident (vidéo et performance) au Pavillon– Laboratoire de recherche artistique du Palais de Tokyo (Paris). Dans le cadre de cette résidence, il réalise deux installations vidéo : India S. pour l’exposition « L’Inde, peut-être » (Espace Louis Vuitton, avril 2007) et Feelings pour l’exposition Versus (Palais de Tokyo, juin 2007). Il commence alors à développer son propre travail de mise en scène. En 2014, il créé la compagnie Les Roches Blanches. Il présente en octobre 2015 une forme courte à partir de la pièce de Rodrigo Garcia, Notes de cuisine, au Théâtre de La Loge à Paris (avec Céline Fuhrer, Cédric Moreau et Maxence Tual).

Anne-Elodie Sorlin est née en 1975, formée au conservatoire du IXème arrondissement de Paris puis à l’école du Studio-Théâtre d’Asnières de 1994 à 2000, Anne-Élodie Sorlin reçoit un prix d’interprétation aux Espoirs du TBB, en 1997, pour le rôle de Véra dans Un dimanche à la campagne de Tourgueniev. La même année elle joue dans Don Juan ou la mort qui fait le trottoir de Montherlant au Théâtre de la Madeleine avec Georges Wilson, mise en scène par Jean-Luc Tardiez. À partir de 1999, elle fait partie de la troupe du Studio-Théâtre d’Asnières et joue notamment dans Barouf à Chioggia de Carlo Goldoni mis en scène par Jean-Louis Martin Barbaz et dans Bajazet de Racine mis en scène par Hervé van der Meulen. Très vite intéressée par le travail en compagnie, elle participe dès leurs débuts aux créations de la Cie du Souffleur (La Locandiera de Goldoni, 1997), de la Cie itinérante des Petits Pieds dirigée par Joséphine de Meaux (Médée d’Euripide, 2001 et L’équilibre de la croix de Valère Novarina, 2004). Elle est co-auteure et comédienne au sein de la compagnie Les Chiens de Navarre, dirigé par Jean- Christophe Meurisse, depuis leur création en 2005 et jusqu’à la création du spectacle Les armoires normandes (Théâtre des Bouffes du Nord, 2015). Elle travaille aussi avec Daniella Labbé-Cabrera au sein du collectif I am a bird now. Ensemble, elles conçoivent et interprètent un spectacle tout public, Le voyager record, joué au Studio-Théâtre d’Alfortville, au Théâtre de Vanves, et au Théâtre Paris-Villette en mai 2014 et au Théâtre du Jeu de Paume en septembre 2015. En septembre 2016, elle joue au Théâtre du Rond-Point dans Fumier mis en scène par Thomas Blanchard et elle collabore artistiquement à la performance BOUM de Xavier Déranlot. Au cinéma, elle tourne aux débuts des années 2000 dans les premiers courts-métrages d’Emmanuel Mouret. En 2003, elle tient le rôle féminin principal dans le premier long-métrage de Sébastien Gabriel, Et si je parle. Elle participe aussi à tous les films d’Orest Romero Morales et joue dans les films de son frère, Philippe-Emmanuel Sorlin. En 2013, on la voit dans le long-métrage Le Temps de l’aventure de Jérôme Bonnel (Rectangle Productions) et dans le moyen métrage Il est des nôtres de Jean-Christophe Meurisse (Ecce Films). En 2016 dans le premier court métrage de Xavier Déranlot, JOIE.

Edith Baldy après avoir suivi les cours du conservatoire de Béziers, elle intègre dans les années 90 la formation professionnelle du Conservatoire Régional de Montpellier. Elle rencontre Jean-Luc Vincent lors d’un stage en 2007, Parler et agir au cinéma, organisé par les Ateliers Nomades et dirigé par Laurence Ferreira Barbosa et Isabelle Catalan. Du milieu des années 90 au milieu des années 2000, elle travaille avec plusieurs compagnies montpelliéraines dans des projets qui mêlent théâtre et danse. En 2011, elle joue avec Jean-Luc Vincent dans le spectacle Œdipe sur la route, créé à partir du livre d’Henri Bauchau par la compagnie L’Hiver nu (Scènes Croisée de Lozère, reprise au Festival Chalon dans la rue). En 2012, elle collabore avec Xavier Déranlot et la Cie Fanadeep pour la création de la performance P.i paradise isle au Théâtre de Vanves. En 2015, elle joue dans Sick conçu et mis en scène par Alexis Armengol. Au cinéma, elle joue en 2013 dans le premier film d’Isabelle Catalan, Rage, librement inspiré de Médée de Sénèque et produit par le G.R.E.C. (Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques).

Isabelle Catalan est danseuse, performeuse, comédienne et chorégraphe, elle a collaboré avec le Collectif 12 entre 1996 et 2003, elle y a créé le solo Prise en 2001, Fantômes en 2005 d’après La douleur de Marguerite Duras, L’imprudence en 2007 à l’issue d’un laboratoire de recherche et de création réunissant danseurs et comédiens, DIRTY d’après Le Bleu du ciel de Georges Bataille en 2011 et la performance Chaukemare en collaboration avec le musicien Sébastien Noiré en 2011. Elle est à l’origine de la pièce Exquis cadavre dont elle est l’interprète, avec le musicien Sébastien Noiré mise en scène et chorégraphiée par Jean Luc Vincent, Edith Baldy, Renaud Bertin, Nasser Martin Gousset, Aina Alegre, Lamya Régragui, Xavier Deranlot et Jeanne Candel en 2015. Elle a été également interprète notamment pour Marie Cambois, Nasser Martin Gousset, Fanadeep. Elle collabore comme chorégraphe, regard extérieur et à l’accompagnement physique des acteurs avec Jean Christophe Meurisse et Les Chiens de Navarre notamment pour la création collective Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet, Christophe Perton pour sa mise en scène de L’avantage avec les animaux c’est qu’ils t’aiment sans poser de question de Rodrigo Garcia, Xavier Deranlot/Fanadeep pour la performance Boum, Jeanne Candel pour l’opéra Brundibar, Daniela Labbé Cabrera et Aurélie Leroux pour la création de Chroma, Lucie Valon pour la création de Funny birds, la cinéaste Laurence Feirrera Barbosa dans le cadre de deux chantiers nomades, ainsi que comme dramaturge avec la chorégraphe Aina Alegre. Au cinéma, elle a chorégraphié les séquences dansées du film Cap Nord, long-métrage de Sandrine Rinaldi. Elle a joué dans quatre films courts et long d’Olivier Séror avec qui elle a également collaboré comme co-scénariste notamment pour l’écriture de L’expérience long métrage en production. En 2013, lauréate du programme Hors les murs de l’institut français elle a écrit et réalisé Rage une fiction de 52 minutes produite par le G.R.EC., adaptation de Médée de Sénèque tournée à Los Angeles et dans le désert du Mojave.

Xavier Déranlot né en 1975, il se forme comme acteur à l’École du Théâtre National de Bretagne. Il y travaille notamment avec les metteurs en scène Claude Régy, Mathias Langhoff, François Verret et les chorégraphes Catherine Diverrès et Bernardo Montet. À partir de 2000, il joue dans de nombreuses pièces. Il crée notamment le rôle de Richard dans Le pire du troupeau de Christophe Honoré, puis participe au projet européen L’École des Maîtres avec le metteur en scène Giam Carlo Cobelli et la chanteuse Giovanna Marini pendant deux ans en Italie. Il interprète alors le rôle du Docteur dans Woyzeck de G. Büchner. Décidé à mener son propre travail aux croisements de plusieurs disciplines plutôt que de rester acteur, il crée en 2004 la Cie Fanadeep. Il se renomme alors Mr X. et met en scène Le Village en flammes de R.W. Fassbinder pour le festival de jeune création du Théâtre du Soleil. De 2006 à 2012, il est rejoint dans son projet par Julien Herrault alias Mr J. En 2008, il adapte, met en scène et interprète le texte Fils de D. de Franck Meyrous à la première édition du Next International Arts Festival. En 2009, Fanadeep est lauréat de la résidence Les inclassables de l’Institut Français et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec, à Montréal. S’en suivent plusieurs pièces performatives, expositions photos et vidéos d’art (A.H aptitude héréditaire ; P.i paradise isle ; Les Cornes du Diable ; Possession & more ; Je veux tout le temps mourir au moins j’y arrive à chaque fois). En 2014, sur une proposition de Paris dernière pour la chaîne Paris Première, il adapte Possession pour la télé. De 2014 à 2015, il écrit BOUM, un solo joué au Carreau du Temple au Jerk-Off festival et à l’UNSECO dans le cadre de la Nuit de la Philosophie à Paris. En 2016, il tourne pour Dominic Savage aux côtés de Gemma Arterton, réalise son premier court métrage JOIE et écrit la seconde partie de la pièce BOUM qui sera interprétée par Anne-Elodie Sorlin.

Julien Derivaz après une licence en sciences cognitives et des années de théâtre en amateur, Julien Derivaz, né en 1987, suit une formation d’acteur au Conservatoire Régional de Lyon. Il entame des projets professionnels en Rhône-Alpes, puis intègre l’École du Théatre National de Bretagne à Rennes (2012-2015). Il collabore avec Éric Lacascade à l’École du Théatre d’Art de Moscou, avec Daria Lippi à la Fabrique Autonome des Acteurs et participe à des stages menés par Marcial Di Fonzo Bo, Arnaud Pirault, Célie Pauthe, Richard Brunel. Il fonde avec huit de ses collègues de promotion le collectif BAJOUR, qui a présenté en novembre 2016 Un homme qui fume c’est plus sain, à Rennes (TNB/La Paillette) et Brest (Le Quartz/la Maison du Théâtre). En 2016/17, il apparaît dans un opéra mis en scène par Anna Teresa de Keersmaeker, mène divers ateliers pédagogiques (Conservatoire de Brest, Sam’Aide entreprise adaptée, École Primaire à Rennes) et joue dans Baisse les yeux !, spectacle jeune public, à Brest, avec la compagnie Théâtre du Grain et dans Amours et solitudes mis en scène par Frank Vercruyssen du TG Stan lors des Talents Adami Paroles d’acteurs, dans le cadre du Festival d’Automne.

Airy Routier Après la Classe libre du cours Florent, l’atelier de Blanche Salan/Paul Weaver et l’Ecole du Théâtre National de Chaillot, il se forme lors d’ateliers auprès de Jean-François Sivadier ou d’Anatoli Vassiliev. Au théâtre il a joué dans des spectacles de Lukas Hemleb Je suis le vent de Jon fosse, de Galin Stoev Le triomphe de l’amour, Émilie Anna-Maillet, Franck Manzoni, Philippe Carbonneaux, Pierre Yves Chapalain, Sophie Renauld, Yves Chenevoy, Sava Lolov, Nicolas Moreau, Fabrice Heberard, Max Denes, etc. Il jouera en 2017 sous la direction de Julia Vidit dans Dernières pailles, de Guillaume Cayet. Directeur artistique de la compagnie du Hérisson, il met en scène au Théâtre Paris Villette : Idiots d’après Dostoïevski, Trouée dans les nuages de Chi Li, Faust de Goethe, La Nuit juste avant les forêts de Koltès. Il met également en scène Mémoires d’un fou de Flaubert, L’immortel de Jorge Luis Borges. Il prépare actuellement un monologue adapté du roman Mes amis d’Emmanuel Bove. Pour le cinéma et la télévision, il a joué sous la direction de Marc Dugain, Étienne Chatillez, Philippe-Emmanuel Sorlin, Jean-Pierre Mocky, Didier Le Pêcheur, Joaquim Lafosse, Serge Moati, Chantal Richard, Denys Granier-Deferre, Patrick Dewolf, Nina Companeez, Emmanuel Parraud, Stan Neumann, Vincent Lobelle, Caroline Chomienne, Bénédicte Brunet, etc. Il écrit, réalise et autoproduit Le fils de l’éléphant et Entre les gouttes, court métrage soutenu par la Région Basse Normandie (2013).