C’est pas la même chose

C’est pas la même chose

d’après l’œuvre de Pierre Louÿs

mise en scène : Benoît Résillot
avec Marielle Coubaillon, Jean-Stéphane Havert, Benoît Résillot

Création en octobre 2000 à Aubusson. Reprise au théâtre de la Coupe d’Or, à Rochefort le 27 novembre, en appartement le 18 décembre et au Studio-théâtre le 20 décembre 2004

Projet : Aujourd’hui on se souvient peu de l’écrivain Pierre Louÿs (1870-1925). Au mieux on sait qu’il eut des amis célèbres (Gide, Valéry, Mallarmé, Verlaine, Wilde), qu’il est l’auteur des Chansons de Bilitis ou de la Femme et le Pantin. Quelques curieux connaissent sa production poétique et/ou érotique. Mais on a oublié qu’il était un grand styliste de la langue française et un des esprits les plus libres de son temps.
Nous avons choisi de donner à entendre la langue de ce grand homme passionnant (mais pas toujours sympathique) dans des endroits inattendus (cafés, appartements, espaces vides). Pour passer au mieux d’une chose à une autre (d’une scène amoureuse au journal intime, à un poème, à une chanson). Pour explorer l’obscénité et ce qu’il y a après, et s’amuser simplement, un verre à la main.
C’est pas la même chose est un spectacle qui se construit tous les soirs au hasard des lieux et des rencontres. Il y aura beaucoup d’inattendu et même des invités surprise.

Extrait de presse :

Cul sec
SAOULE DE FOUTRE

Une femme et deux hommes, le triangle idéal pour faire entendre le pornographique Pierre Louÿs dans la nuit des bars.

« Oui, mon loup. Moi je n’aime que deux choses : la langue des filles dans le chat, la queue des hommes dans le cul. Encule-moi, je vais jouir. » Pas besoin d’interminables préambules, avec Pierre Louÿs, jouir est sans frein. Les sexes mouillent, les bites se dressent au rythme d’une partouze débridée dans une cascade de mots obscènes.
Réunies par les trois comédiens, ces courtes saynètes portent des titres évocateurs, de La première banane au Bouton de Finette, de la Coiffeuse de cons à Pendant que tu fais ta prière. Cette compilation de confidences de soubrettes délurées, de pisseuses de charme et autres chieuses impudiques est une surenchère qui n’a qu’un but, mener son auditoire sur le plus court chemin du plaisir.
Pourtant, ne vous attendez pas à être caressé dans le sens du poil. En inversant la distribution des rôles hommes / femmes, en intercalant aux bonheurs de sa pornographie des extraits du journal intime de l’auteur des Chansons de Bilitis, nos comédiens brouillent les pistes de l’évidence, accentuent notre trouble plutôt que de le satisfaire. Derrière la joyeuse mécanique du sexe en liberté, ils nous révèlent le spleen du poète romantique ami de Mallarmé, Gide et Verlaine. Un jeu subtil du chaud et du froid qui provoque tout autant que la joyeuse débauche de façade.

Patrick Sourd — NOVA Magazine

spectacle créé en 2000 à Aubusson — durée : 50 minutes environ — pour public averti